Les enfants ne se souviendront pas de leur meilleure journée de télévision…
Des espèces meurent, notre planète se réchauffe, et nos modes de vies contemporains nous séparent chaque jour un peu plus de notre environnement naturel. Les études montrent les unes après les autres que notre déconnexion de la nature augmente les taux d’anxiété et de dépression, que notre manque d’activité physique entraîne des diagnostics de trouble de l’attention, des problèmes cardiaques, d’obésité et même de diabète. Les enfants ne sont pas épargnés. Une étude scientifique a même affirmé que les enfants ne grandissent pas aussi bien à la lumière des néons qu’à la lumière naturelle.
Dans cet article je vais vous donner 4 bonnes raisons de passer plus de temps dehors avec vos enfants.
1. Des enfants dans de meilleures conditions physiques
2. Des enfants dans de meilleures conditions psychologiques
3. Des enfants qui apprennent mieux
4. Des enfants avec une meilleure estime de soi plus sociables et coopératifs
De plus en plus d’études scientifiques confirment ce que nous pressentions, nous avons besoin de passer du temps en nature pour grandir et nous épanouir (pas que les enfants d’ailleurs !). C’est l’objectif principal du Camp des Dryades, passer du temps dehors et vivre des expériences avec et dans la nature.
1. Des enfants dans de meilleures conditions physiques
D’après les indicateurs de Santé Publique France, seulement 4 enfants sur 10 ont une activité physique suffisante. La sédentarité semble devenir la norme partout dans le monde mais plus encore dans les pays développés telle que la France. Selon le World Economic Forum, les enfants passent en moyenne 7 heures par jour devant les écrans et les conséquences sont alarmantes.
L’étude ESTEBAN 2014-2016 (étude de santé sur l’environnement, la biosurveillance, l’activité physique et la nutrition) informe que 17% des enfants âgés de 6 à 17 ans sont en surpoids, dont 4% d’obèses. Depuis 1975, l’obésité mondiale a triplé (OMS) et le surpoids et l’obésité dans l’enfance sont connus pour avoir un impact significatif sur la santé physique et psychologique. En effet, les enfants en surpoids et obèses sont susceptibles de développer des maladies non transmissibles comme le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires, les accidents vasculaires cérébraux (AVC), ou l’apnée du sommeil, à un plus jeune âge.
En parallèle, de nombreuses études ont démontré que l’exercice en plein air stimule les capacités motrices, limite les chutes, renforce le système immunitaire, permet aux enfants d’être davantage en mouvement et d’avoir un poids corporel plus équilibré. L’OMS confirme que chez les enfants et les adolescents, l’activité physique permet d’améliorer la condition physique (capacité cardio-respiratoire et aptitudes musculaires), la santé cardio-métabolique (pression artérielle, dyslipidémie, glucose et résistance à l’insuline), la santé osseuse, les résultats cognitifs (réussite scolaire et fonctions exécutives), d’améliorer la santé mentale (diminution des symptômes de dépression) et de réduire l’obésité.
2. Des enfants dans de meilleures conditions psychologiques
En une génération, la relation à la nature s’est profondément modifiée avec comme corollaire la réduction de l’espace de jeu durant l’enfance, désormais (trop) souvent limité aux espaces fermés. Une enquête britannique parue dans le journal The Guardian rapporte que les ¾ des enfants passeraient moins de temps à l’extérieur que des détenus de prison.
Une étude danoise (Residential green space in childhood is associated with lower risk of psychiatric disorders from adolescence into adulthood. Engemann et al., PNAS, 25 février 2019) menée sur près d’un million d’individus, a comparé l’exposition à la nature durant l’enfance et l’apparition chez certainsde troubles psychiatriques. Le résultat est sans appel, les enfants qui grandissent en milieu urbain auraient 55 % plus de risques de développer des troubles tels que la dépression, l’anxiété, la schizophrénie. Selon des travaux publiés dans l’International Journal of Environmental Research and Public Health, passer du temps entouré d’arbres abaisserait le rythme cardiaque, la pression artérielle et le taux d’hormones liées au stress, le cortisol et l’adrénaline.
Les études scientifiques et les diverses recherches à ce sujet démontrent toutes les unes après les autres les effets positifs sur les comportements et processus mentaux. Au-delà du bien-être psychologique en général, les activités « en nature » permettent de réduire l’anxiété, restaurent l’attention et réduisent les symptômes de TDAH (Trouble Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité) chez l’enfant, augmente la sensation de joie, de calme, de confort de créativité et de vitalité.
3. Des enfants qui apprennent mieux
Dans son livre « les apprentissages autonomes » John Holt écrit : « On peut facilement observer que les enfants sont passionnément désireux de comprendre le plus possible le monde qui les entoure, qu’ils sont très doués pour cela et qu’ils le font à la manière de scientifiques, en créant de la connaissance à partir de l’expérience. Les enfants observent, s’interrogent, découvrent, élaborent et ensuite ils testent les réponses aux questions qu’ils se posent. Quand on ne les empêche pas de faire toutes ces choses, ils continuent à les faire et ils deviennent de plus en plus compétents. »
Bien que l’enfant soit le moteur de ses apprentissages, le rôle de l’adulte est prépondérant. Il doit être attentif, bienveillant et suffisamment présent pour mettre à disposition des ressources qui pourront aider l’enfant dans ses apprentissages autonomes, tout en restant vigilant à ne pas diriger l’enfant là où il n’a pas (encore) le projet d’aller.
Aujourd’hui grâce notamment aux découvertes inestimables des neurosciences nous savons que la nature et le jeu libre ont des effets très positifs sur les capacités ou les fonctions cognitives des individus. On remarque notamment, une réduction importante de la fatigue mentale et de la sensation de confusion, une amélioration nette des performances académiques et des capacités d’apprentissages une meilleure productivité ou efficacité à réaliser une tâche.
Pour la majorité des enfants, il est bien plus enthousiasmant d’apprendre et d’explorer à l’air libre qu’en intérieur. Dans une étude publiée par le Natural England en 2016, environ 50% des enseignants confirment que les objectifs pédagogiques sont mieux atteints à l’extérieur qu’à l’intérieur. Les enfants retrouveraient donc dehors davantage de joie et de plaisir à apprendre tout en faisant face à davantage d’imprévisibilité (météo,…) ce qui stimule également leur capacité d’adaptation.
4. Des enfants avec une meilleure estime de soi, plus sociables et coopératifs
Au regard des dernières découvertes et des différentes recherches menées en matière d’éducation et d’apprentissage nous savons qu’en accordant aux enfants confiance et bienveillance, les enfants grandissent et se transforment à une vitesse impressionnante. Ils développent non seulement leur potentiel intellectuel mais aussi des compétences transversales indispensables à tout adulte épanoui : indépendance, conscience et responsabilité de soi, résilience émotionnelle, sens critique, empathie, ouverture à la diversité, capacité à coopérer…
Dans une société qui change à un rythme qui semble s’accélérer toujours plus, la démocratisation des outils numériques transforme les pratiques de production et de partage du savoir. De fait, Les experts mondiaux en éducation du sommet WISE (World Innovation Summit for Education) prédisent la fin des programmes scolaires en 2030, laissant place à des chemins d’apprentissage individualisés, avec des enseignants adoptant une posture de facilitateur (horizontalité) plutôt que de sachant (verticalité).
Comme le dit l’ancien enseignant Wilfred Peltier, l’apprentissage, comme toute relation humaine, doit se baser sur le principe éthique de non-interférence, dans le droit de chaque être humain à faire ses propres choix, tant qu’ils n’interfèrent avec personne. Comme le dit l’académicienne et auteure de la nation Nishnaabeg, Leanne Betasamosake Simpson, l’apprentissage, comme toute relation humaine, doit se baser sur le principe éthique du consentement, dans le droit de chaque être humain à vivre sans violence ni usage de la force. Elle explique : « Si les enfants apprennent que la domination et l’absence de consentement sont normaux dans le contexte de l’éducation, l’absence de consentement devient un outil normal pour ceux qui détiennent et exercent le pouvoir… ».
Être en groupe dans la nature améliore le comportement social, stimule la capacité de coopération et de communication. En exploitant ce que la nature met à leur disposition, les enfants sont amenés à communiquer entre eux et à coopérer (pour porter une branche trop lourde par exemple). De plus, la libération des tensions est facilitée en nature car celles-ci peuvent être exprimées plus librement sans déranger les autres (courir, s’isoler,…).
En conclusion, les effets négatifs des sorties dans la nature sur la santé et le développement des enfants ne sont démontrés pour l’heure par aucune étude scientifique alors que les recherches en prouvant les bienfaits sont pléthores.
Si les sorties régulières dans la nature contribuent à avoir des enfants en meilleure santé, développent leurs capacités cognitives et leur bien être psychologique, cela permet également d’augmenter la conscience écologique de l’enfant. En effet, on protège mieux ce que l’on connaît, et cultiver une relation confiante et joyeuse avec la nature aide à développer une posture responsable vis-à-vis de notre environnement.
Nous nous demandons souvent quelle planète nous laissons à nos enfants et si nous nous demandions quels enfants nous laissons à notre planète ?
Les immersions dans la nature donnent un sens à la vie et permettent de développer notre vision du monde et de nos valeurs. Elles nous aident à comprendre notre place dans le monde vivant et donc à construire notre vision de l’avenir.