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Comment devenir décroissant ? De la volonté aux actes.

La décroissance souvent décrite dans les médias comme la perte d’un certain confort de vie, voir même d’un retour en arrière, peut faire peur ! Le concept de sobriété heureuse rendu populaire par Pierre Rabhi remet profondément en question notre société productiviste dans laquelle on se raconte depuis notre enfance, qu’il faut consommer pour être heureux.

Alors quoi ? Arrêter de consommer, nous rendrait-il malheureux ?

Nous savons que nous vivons sur une planète aux ressources finies et donc qu’une promesse de croissance infinie est définitivement intenable et nous entraîne malheureusement vers un destin tragique.

Au Camp des Dryades, nous militons pour que la décroissance devienne un véritable projet de société. Nous savons que nous ne sommes pas les seuls à avoir conscience qu’il est devenu vital de modifier nos modes de vies pour faire face à l’urgence climatique et à la raréfaction des ressources. Cependant, les aspirations de tout un chacun que nous croyons pourtant sincères peinent à se traduire en actes. *

C’est pourquoi nous vous proposons dans cet article un petit guide de mise en pratique de la sobriété heureuse et de la simplicité volontaire dans votre quotidien.

  1. Au fait, c’est quoi exactement la décroissance ?
  2. Reconstruire nos liens avec la nature et le vivant
  3. Slow life : L’urgence de ralentir
  4. Repenser nos véritables besoins
  5. Donner du sens 

1. Au fait, c’est quoi exactement la décroissance ?

Dans le cadre d’une réflexion sur la satisfaction de nos besoins individuels et collectifs, en tenant compte des limites de la planète, l’ADEME propose cette définition :

« Dans un contexte où les ressources naturelles sont limitées, la sobriété consiste à nous questionner sur nos besoins et à les satisfaire en limitant leurs impacts sur l’environnement. Elle doit nous conduire à faire évoluer nos modes de production et de consommation, et plus globalement nos modes de vie, à l’échelle individuelle et collective. »

Plus simplement pour nous, s’engager dans un mode de vie décroissant c’est se poser la question suivante :

Quels sont mes véritables besoins fondamentaux et qu’est ce qui me rend réellement heureux au quotidien ?

Est-ce une armoire remplie de vêtements à la mode, le dernier Smartphone, le nouveau gadget hi-tech ultra connecté ? Ou ne serait-ce pas plutôt faire les choses que l’on aime (danser, courir, dessiner…), passer des bons moments avec notre famille, nos amis, admirer de beaux paysages naturels, un coucher de soleil, un ciel rempli d’étoiles…

Lorsque nous répondons à cette question et que nous comprenons que nous ne laissons pas assez de place dans notre vie à ce qui nous rend réellement heureux… que peut-on faire ? Comment vivre dans notre société tournée vers la consommation pour réussir à être plus qu’à avoir ?

“Mais nous avons inventé une société de consommation… en quête perpétuelle de croissance. Pas de croissance, c’est le drame. On s’est inventé une montagne de besoins superflus. Il faut constamment jeter, acheter, jeter… Et c’est notre vie qu’on dilapide. Quand j’achète quelque chose, quand tu achètes, toi, on ne le paye pas avec de l’argent. On le paye avec le temps de vie qu’il a fallu dépenser pour gagner cet argent. A cette différence près que la vie, elle, ne s’achète pas. La vie ne fait que s’écouler. Et il est lamentable de gaspiller sa vie à perdre sa liberté. »

José Mujica, Président de l’Uruguay (2010-2015). 

2. Reconstruire nos liens avec la nature et le vivant : Tous dehors !

Dans nos récits modernes, il y a l’homme et il y a son environnement. Autrement dit, l’homme et la nature sont deux choses distinctes, et l’un possède l’autre. Pourtant cette vision anthropocentrée nous semble assez simpliste. L’homme fait partie de la nature, il est un être vivant comme un autre. Malheureusement il a pris une position dominante et s’est malheureusement éloigné de la nature, de sa véritable nature.

Nous savons de manière incontestable que l’activité humaine est responsable du réchauffement climatique et de la sixième crise d’extinction des espèces. Nous atteignons nos limites planétaires et pourtant un sentiment d’impuissance domine. Nous défendons mal ce que nous comprenons mal. Reconstruire nos liens avec la nature c’est réapprendre à observer, écouter, sentir et ressentir. Nous préférons tous l’image d’un paysage naturel plutôt qu’une ville pleine de gratte-ciel et pourtant nous connaissons sans doute plus de noms de marques que de noms d’oiseaux, et nous avons peut-être déjà passé plus de temps de vie derrière un écran que sur les sentiers d’une forêt…

Alors sortons, allons nous asseoir sous un arbre, allons marcher, allons respirer l’odeur de l’humus et écouter les oiseaux chanter. Plantons des graines, démarrons un potager, regardons pousser les plantes et nourrissons nous des fruits qu’elles nous offriront.

Passer du temps dans la nature, c’est se faire du bien, c’est moins de stress, moins de fatigue, c’est renforcer nos défenses naturelles, affûter nos 5 sens, et surtout c’est comprendre l’urgence de ralentir, de redécouvrir et de vivre au rythme de la nature et des saisons.

 

3. Slow life : L’urgence de ralentir

Nous vivons à un rythme effréné (presque inhumain), il suffit de regarder le nombre de burn-out, crises cardiaques et toutes les autres maladies liées au stress que nous nous infligeons dans cette course à la montre pour comprendre qu’il y a un truc qui cloche. Internet, boulot, déplacements, tout s’est accéléré et si ce n’est pas instantané, c’est trop lent. La page internet qui ne charge pas dans les 3 secondes, on zappe… le GPS te donne le trajet le plus rapide, j’arriverais à 16h54… pour les courses, j’ai fait un drive même plus besoin de descendre de la voiture… c’est pour gagner du temps ! ou ne pas en perdre je ne sais pas, je ne sais plus… je n’ai pas le temps d’y penser.

Alors comment fait-on pour décélérer ? Déjà on y va progressivement… mais nous pouvons déjà commencer par lâcher notre téléphone (une heure, une demi-journée, une journée…), et si nous lisons un message ou un mail 3h après l’avoir reçu peut-être que c’est ok après tout. Nous pouvons aussi arrêter de faire deux choses à la fois, et prendre son café tranquillement plutôt qu’en vidant le lave-vaisselle.  Nous pouvons intégrer dans notre « to do list » des activités pour prendre soin de soi comme aller passer un peu de temps dans la nature, lire un livre, faire quelque chose que nous aimons. Nous pouvons libérer du temps sur nos planning, c’est chouette aussi les journées où rien n’est programmé, pas de stress, pas de contraintes, se laisser vivre et surtout se laisser l’opportunité de faire ce qui nous fait envie à cet instant-là. Se laisser le temps de se faire pousser les envies.

Nous devons repenser nos besoins et nos envies, s’interroger sur nos désirs en laissant la priorité aux choses qui nous font vraiment du bien.

4. Repenser nos véritables besoins

Quand nous avons décidé de changer de vie, nous avons commencé par repartir d’une feuille blanche. Nous nous sommes posé la question :

De quoi avons-nous vraiment besoin pour notre famille, et individuellement pour nous épanouir et être heureux ? 

Sur notre liste, en gros il y avait

  • Un toit le plus autonome et économe possible
  • De la nourriture saine
  • De temps en famille, de temps pour nos amis, du temps dans la nature, du temps pour soi… bref du temps

Nous nous sommes vite aperçus que finalement nous passions beaucoup de temps à travailler et que nous dépensions beaucoup d’argent pour aller travailler et pour compenser le temps que nous n’avions pas pour faire les choses par nous-même. Nous avons repensé nos besoins en adoptant à la fois une démarche minimaliste mais aussi en réfléchissant à un projet global de vie dans lequel ce n’est pas notre niveau de salaire qui définit notre niveau de vie mais nos véritables besoins. En résumé, on est repartis de nos besoins essentiels et on a initié un projet en parfaite consonance avec ce que l’on avait envie d’être et de faire dans la vie. Cela demande du temps, de la réflexion, une belle communication avec les autres membres de votre famille mais repartir de nos besoins peut vraiment nous aider à y voir plus clair et nous détacher d’un mode de vie qui ne nous convient pas et ne nous rend pas plus heureux. Nous avons tout un monde de paradigme à reconsidérer.

5. Donner du sens

« Le bonheur, c’est lorsque nos pensées, nos paroles et nos actes sont en harmonie » Gandhi.

En tant qu’être humain nous avons besoin de cohérence, plusieurs théories montrent même qu’un individu est capable de modifier son attitude et ses convictions pour rester cohérent avec un comportement qu’il ne peut pas changer. Il semblerait même que donner du sens soit avant tout un besoin biologique. Notre cerveau est là pour assurer notre survie et pour nous faire économiser de l’énergie, il n’accepte pas de nous laisser mobiliser notre énergie pour faire quelque chose qui ne fait pas de sens, ou qui n’a pas d’utilité claire. Quand nous faisons quelque chose qui n’a pas de sens ou pire qui est contraire à nos valeurs nous vivons ce qu’on appelle un sentiment de dissonance cognitive. Celle-ci entraîne des sentiments négatifs tels que la culpabilité, l’autodénigrement, la susceptibilité et nous empêche d’être heureux.

Nous avons tous besoin de donner du sens à ce que l’on fait. Que ce soit dans notre boulot, pour l’éducation de nos enfants, dans le soutien de notre entourage, et dans toutes nos différentes actions personnelles, nous devons essayer de mettre de la cohérence entre nos paroles et nos actes. En faisant ce qui nous paraît le plus juste, en essayant de faire de son mieux dans chacun de ses agissements, nous développons de la satisfaction, de la gratitude et plein d’autres émotions positives qui nous aident à nous sentir plus heureux…

La décroissance, c’est donc une nouvelle façon d’appréhender la vie et notre façon d’être au monde. Plus simple à dire qu’à faire car cela demande de déconstruire des modèles ancrés dans notre culture et dans notre éducation. Il est important de prendre le temps d’opérer des changements progressifs et ne pas tomber dans l’excès inverse. Attention, les changements que l’on opère pour tendre vers « la sobriété heureuse » peuvent nous conduire à des incohérences. Ces incohérences peuvent eux générer de la culpabilité, or il faut accepter d’avoir soi-même ses propres incohérences. Le “vivre plus simple pour vivre plus heureux” est une philosophie de vie qui doit créer du bien-être et pas l’inverse. Vivons donc la sobriété à notre rythme et le bonheur viendra de lui-même !

 *  Selon le baromètre de l’ADEME 2021, les Français expriment avec constance une forte sensibilité aux enjeux environnementaux et nous sommes aujourd’hui 58 % à penser qu’il faudra modifier nos modes de vie pour faire face au changement climatique. Selon une autre enquête de l’ADEME, 88 % des Français pensent que nous vivons dans une société qui nous pousse à acheter sans cesse et 83 % des Français souhaiteraient vivre dans une société où la consommation prend moins de place.

Source : https://librairie.ademe.fr/changement-climatique-et-energie/4057-representations-sociales-du-changement-climatique-21-eme-vague.html?search_query=representations+sociales+changement&results=668

Le Camp des Dryades est un lieu inspirant pour vivre une expérience de bivouac unique en nature et prendre soin de ce(ux) qui compte(nt) vraiment loin du stress du quotidien.

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